Interview - Thierry Barbedette

Qu'en pensent-ils ?
// 8 juillet 2016

Nous inaugurons ce mois-ci une série d’interviews. Nos invités nous parlerons de manière spontanée de leur ressenti et expérience de la mixité. Nous envisagerons quelques propositions d’actions pour clore ce moment de partage et ouvrir quelques perspectives.

Ce mois-ci nous vous proposons l’interview de Thierry Barbedette, Directeur d’une chaine TV dans les Yvelines, interviewé par Nathalie Enriquez, TEDx maker

1. Qu’est-ce que cela évoque spontanément pour toi le mot « mixité » ?

Le mélange … Le fait de mettre ensemble des choses ou des personnes. Je pense à un kaléidoscope dans lequel des éléments divers sont visibles mais semblent compatibles. Je vois aussi une centrifugeuse ou un extracteur de jus. Et dans la nature, tout ne pouvant pas être mélangé, je me dis qu’il est important de veiller à la compatibilité !

2. A quand remonte ton premier souvenir autour de la « mixité » ?

C’était au CM1 et je vivais dans un milieu assez modeste. Il y a avait souvent des grèves ou bien des profs absents dans mon école. Alors mes parents m’ont inscrit dans une école privée catholique à Versailles. Ça a été un choc culturel… J’étais le seul enfant avec un nom sans particule… et moins drôle : j’étais le dernier de la classe. Alors qu’auparavant, j’avais plutôt un bon niveau. Dans cette école privée, les méthodes pédagogiques étaient assez strictes. La remise des notes chaque trimestre devant les parents était un moment très difficile pour moi. Je me souviens d’un contrôle pendant lequel je m’étais enfin senti à l’aise. L’instit m’a donné un 5 au lieu d’un 8/10 prétextant que j’avais triché, étant donné mon niveau initial … J’ai ensuite redoublé d’efforts pour terminer l’année au-dessus de la moyenne. J’ai eu ensuite une scolarité très correcte et grâce à mes résultats j’ai pu facilement accéder à une grande école. Je pense que l’on peut s’épanouir à l’école avec d’autres méthodes …

3. Et un souvenir récent ?

Ma sœur est de retour en France après une dizaine d’années en Amérique latine et en Asie. De retour en France, elle choisit de s’installer avec son mari en Bourgogne. Mais ma sœur cumule deux « tares » selon les critères français : une expérience professionnelle atypique et diverse (enseignement, gestion, restauration…) et une formation universitaire. A cela on peu ajouter qu’au delà de l’Ile-de-France, l’offre d’emploi se raréfie. Après plusieurs années de tâtonnements, elle retrouve enfin un équilibre personnel et professionnel grâce à une annonce sur Le bon coin ! Un maire propose en gérance un restaurant/bar à l’abandon dans son village du Morvan. Très vite ma sœur et mon beau-frère reprennent le lieu. Leur gastronomie locale et exotique et leurs partenariats culturels permettent de renouer le lien social. Éleveurs et voisins partagent leur table avec les résidents des villages voisins et les touristes.

4. Quelles actions, selon toi, faudrait-il mettre en œuvre pour agir en faveur de la « mixité » ?

Des séjours à l’étranger obligatoires (mais hors formules « all inclusives ») ! (rires). Proposer aussi davantage de programmes d’études (comme ERASMUS) et de mobilité professionnelle à l’étranger. Nous gagnerions à développer notre regard au-delà des frontières pour mieux appréhender les autres cultures. Nous sommes par exemple encore très franco-français dans le traitement de l’information.

5. En 3 mots, la « mixité » c’est pour toi ?

Diversité / Respect / Enrichissement

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