Naomi Klein (née le 8 mai 1970 à Montréal) est une journaliste canadienne, auteur, cinéaste et militante alter mondialiste.

Une famille hors du commun…
L’histoire familiale de Naomi Klein est teintée de militantisme politique. Ses grands-parents étaient des marxistes américains actifs dans les années 1930 et 1940. Son grand-père a été renvoyé de son poste d’animateur chez Disney après y avoir organisé la première grève de l’histoire des studios.

Ses parents ont émigré au Canada en protestation contre la guerre du Viêt Nam.
Son père, médecin, est devenu un membre du mouvement Physicians for Social Responsibility. Sa mère a réalisé un documentaire controversé contre la pornographie, Not a Love Story. Son frère, Seth, est directeur du bureau de la British Columbia du Centre canadien pour des alternatives politiques.

…mais une famille inspirante
La carrière d’écrivain de Klein commença avec ses contributions au journal The Varsity, un journal étudiant de l’Université de Toronto dont elle était rédactrice en chef. Elle prit part au mouvement féministe en 1989 lors de la Tuerie de l’école polytechnique de Montréal. Elle obtint la bourse Miliband de la London School of Economics.

Naomi Klein est devenue une représentante de l’altermondialisation grâce à son best-seller No Logo (2000), « bible » du mouvement anticapitaliste. Elle dénonce la réduction de l’espace public, social et citoyen au profit des multinationales au travers de la prolifération de leurs logos. Elle évoque l’exploitation de la misère que conduisent selon elle les multinationales envahissantes telles que McDonald’s, Nike, Starbucks ….

Elle a également écrit Fences and Windows (2002) ainsi que des articles pour différents journaux (The Nation, The Globe and Mail, Harper’s Magazine, The Guardian, Rolling Stone et In These Times), et participé (avec son mari, le journaliste de la télévision canadienne Avi Lewis) à la réalisation d’un film (The Take) sur le phénomène des entreprises autogérées par les salariés en Argentine.

Elle est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

No Logo
Selon elle, la mondialisation a permis de faire passer la production au dernier plan en la reléguant au niveau de sous-traitance dans les zones franches des pays du Sud notamment. Les entreprises ont donc pu investir dans le marketing, c’est-à-dire investir non pas dans le produit, mais dans son nom.
Elle avance que le déplacement de la production au dernier rang de la chaîne économique a conduit à des coupes d’effectifs dans les pays industrialisés au profit d’emplois précaires.
Elle considère que l’augmentation de l’investissement dans le marketing et le processus de concentration des grandes entreprises dépossèdent les consommateurs de choix.
Elle pousse la réflexion jusqu’à parler de la dépossession du bien commun au profit de l’entreprise privée.

À la fin de son ouvrage, Naomi Klein estime que les marques fonctionnent comme des métaphores du système économique.

La stratégie du choc
La montée d’un capitalisme du désastre, commence par traiter des méthodes de chocs régressifs utilisant des chocs psychologiques amenant à une régression du sujet, via électrochocs, privations sensorielles et administration de drogues. Des recherches, subventionnées par la CIA, ont permis la rédaction du manuel de torture The Kubark Counte rIntelligence Interrogation handbook, décrivant différentes manières d’amener un prisonnier à régresser jusqu’à un état infantile, ce que Naomi Klein appelle un choc psychologique.

Le livre dresse un parallèle entre ce choc et les chocs sociaux, économiques et politiques — désastres naturels, guerres, attaques terroristes, coup d’état, crises économiques — qui sont selon l’auteur délibérément utilisés pour permettre la mise en œuvre de réformes économiques néo libérales majeures qui seraient impossibles en temps normal. Elle soutient que Milton Friedman appelait à l’utilisation de ces chocs pour permettre ces réformes.

Il est par ailleurs adapté au cinéma sous le même titre, La Stratégie du choc, par Michael Winterbottom et Mat Whitecross ; le film utilise des images d’archives. Naomi Klein participe au tournage comme narratrice. Le film est projeté durant la Berlinale en 2009.
Néanmoins, le reportage serait sorti sans l’accord de Naomi Klein en désaccord avec le travail de Michael Winterbottom.